La prise en compte des intérêts et égoïsmes nationaux a prévalu sur l'intérêt commun européen.
Le "compromis" acté ce jour par les Chefs d'Etat et de Gouvernement sur le budget pluriannuel de l'Union européenne est le fruit, non seulement de laborieuses et tendues négociations, mais aussi d'un accord bricolé de bric et de broc où la prise en compte des intérêts et égoïsmes nationaux a prévalu sur l'intérêt commun européen et, surtout, sur le souci de préparer l'avenir.
Le Conseil Européen, en subissant le chantage de David Cameron et en se montrant incapable d'y faire face de façon responsable et raisonnable, a topé pour un accord basé sur le plus petit dénominateur commun, renonçant ainsi à doter l'Union européenne des moyens de procéder à des investissements d'avenir (recherche, innovation, grandes infrastructures) et à renforcer la place de l'Europe dans le monde.
Le budget européen pour les années à venir, tel que le voient les Chefs d'Etat et de Gouvernement, doit donc être à la baisse et sabrer dans les dépenses d'avenir.
A ce niveau de budget poiur la période 2014-2020, ce n'est plus de la rigueur ou de l'austérité, c'est du renoncement !
François Hollande, qui était venu faire le fier devant le parlement européen réuni à Strasbourg mardi dernier, nous assurant qu'il " raisonnerait" ceux qui veulent "affaiblir l'économie" en prônant des coupes sombres dans le budget pluriannuel européen, a échoué ! Sa stratégie de contournement de la Chancelière allemande et de construction d'un soi-disant axe des pays du sud, auquel ni Mario Monti ni Mariano Rajoy n'ont jamais vraiment cru, s'est révélée totalement enefficace: non seulement elle n'a pas empêché les rapprochements entre Angela Merkel et David Cameron, bien au contraire, mais aussi elle a isolé la France.
Faute d'avoir su, ce qui aurait nécéssité à la fois pragmatisme et fermeté, consolider la relation Franco-Allemande, François Hollande donne encore une fois la preuve que les tergiversations, renversements d'alliances et autres valses-hésitations peuvent durablement affecter le crédit et l'autorité de notre pays sur la scène européenne
l'équipe locale
Louis PENE Nadège CORNELOUP